Le MIH est construit entre 1972 et 1974 sous la direction de l'architecte chaux-de-fonnier Georges-J. Haefeli (1934-2010) et du zurichois Pierre Zoelly (1923-2003). Il est financé de manière conjointe par la Ville, le Canton, la Confédération et l'industrie horlogère, sous l'égide de la Fondation Maurice Favre spécialement créée en 1967 dans l'objectif de doter La Chaux-de-Fonds d'un nouveau musée d'horlogerie à la hauteur de l'importance de ses collections.

L'écrin monumental imaginé par les architectes remplit intelligemment toutes les exigences du programme. Il concilie les antagonismes et les jeux d'échelles. D’étroites collaborations se nouent avec des spécialistes en physique des bâtiments, en particulier avec l’ingénieur civil Pierre Beurret (1922-2016) et avec l'entreprise de construction Paci. Unanimement salué par la presse à son inauguration, le MIH est lauréat du premier Prix Béton, en 1977. Il reçoit le Prix Cembureau et est promu Musée européen de l’année en 1978.

L’architecture intérieure du musée est confiée à l'association Team BTG, Pierre Bataillard, Serge Tcherdyne et Mario Gallopini. Leur mission englobait l’élaboration et la mise en place de tous les aspects techniques, notamment la conception des éléments d'exposition tels que les vitrines, mais aussi le choix de l'ameublement contribuant à l'atmosphère du lieu et au confort de la visite. Une attention particulière est portée à la transparence et à la légèreté des supports d'exposition, contrastant avec la structure massive du bâtiment tout en s'appuyant sur elle. Les éclairages artificiels sont spécifiquement conçus pour instaurer une ambiance intime et sublimer les collections. Enfin, l’acoustique fait l’objet d’une étude approfondie afin de limiter les échos qu'auraient pu engendrer les vastes surfaces d'exposition.

Salvatore Aprea. Architecte et historien de l'architecture, Salvatore Aprea est le directeur des Archives de la construction moderne à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, chercheur et chargé de cours. Il a développé des nombreuses recherches sur l'histoire de la construction en béton ainsi que sur l'histoire de l'architecture moderne suisse. Il a été commissaire de plusieurs expositions d'architecture en Suisse et en Italie, dont : « Terragni e Sartoris a Como capitale del Razionalismo italiano. 1926–1943 » (2023) ; « La macchina delle meraviglie. L'arte del disegno nell'opera di Alberto Sartoris » (2019) ; et « Habiter la modernité. Villas du style international sur la Riviera vaudoise », (2018).

Bernard Tschumi. Architecte franco-suisse parmi les plus en vue, Bernard Tschumi vit et travaille à Paris et à New York. Son parcours atypique prend sa source aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche théorique. Après des études d’architecture à l'EPFZ, il enseigne à Londres et aux Etats-Unis. Il est le lauréat en 1983 du concours international de La Villette à Paris. Il réalise ensuite bien d'autres commandes prestigieuses, notamment Le Nouveau Musée de l'Acropole d'Athènes (2009) et le Binhai Science Museum à Tianjin en Chine (2019). Le MoMA (1994) et le Centre Pompidou (2014), lui ont déjà consacré de grandes rétrospectives.

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