CLAIRE SCHORTER - Vers un métabolisme urbain circulaire
From Martine Laprise
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La ville est née d’un métabolisme urbain spécifique et circulaire1 : la campagne. C’est grâce à la performance du métabolisme agricole, ses excédents de production, que le développement des villes a pu se faire avec la diversification des échanges.
Entre le XIXe et le XXIe siècle, l’accroissement des villes et des agglomérations entraîne une augmentation drastique des consommations d’énergie. Les distances d’approvisionnement énergétique et alimentaire sont multipliées par 16, créant une dépendance extraterritoriale très marquée, et un métabolisme linéaire : importation de matières, aliments et énergie ; exportation de déchets, effluents et carbone. Ce modèle conduit inévitablement à la dégradation de l’environnement et à l’épuisement des ressources.
La neutralité carbone visée dans les prochaines décennies nécessite dorénavant de penser la circularité du métabolisme de nos villes : déchets devenant ressources ; production locale alimentaire et d’énergie ; réemploi des bâtiments, matériaux ; respect des cycles naturels et des sols fertiles.
Par où commencer ?
En premier lieu cesser de penser un monde en expansion pour ne plus travailler qu’à l’intérieur de la ville existante, et réparer, plutôt que d’étendre, les villes malmenées par cinquante ans de conception par et pour la voiture, dissociées de leurs territoires nourriciers et naturels, afin de les rendre plus désirables aux urbains, respectueux des cycles naturels, adaptées aux climats à venir, et laissant la place au vivant.
Ensuite concevoir les quartiers à hauteur d’habitant : de « la petite histoire » aux récits stratégiques et mobilisateurs ; révélant le déjà-là par des tracés robustes et ancrés ; proposant des formes urbaines sobres, évolutives, confortables, propices aux interactions et à la pluralité des modes de vie par l’attention aux gestes de la vie courante. L’objectif est d’initier un devenir désirable et soutenable des quartiers à partir de ce pragmatisme par le bas, de ce qui fait marcher la ville au quotidien.
Enfin, prendre soin des lisières de nos métropoles. Longtemps garde-manger des villes, les ceintures maraîchères ont aujourd’hui disparu au profit des zones d’activités ou agricoles exportatrices. La ville post-carbone doit penser agriculture et ville comme un seul écosystème, où les externalités de l’une deviennent les ressources de l’autre.
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